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La notation IPv6


Freegos
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Salut à tous :),

 

Préambule : Après relecture de cet article, la densité d'information est plutôt élevé, par conséquent, n'hésitez pas à relire les phrases deux fois avant de passer à la suivante et à poser vos questions ^^.

Par ailleurs, si vous remarquez une coquille, une bêtise ou que vous trouvez ce post carrément à coté de la plaque, n'hésitez pas à le signaler en réponse.

Enfin, sachez que c'est plutôt un post informatif plutôt qu'un tutoriel ou un cours et que les tournures de phrase sont parfois... originales.

 

Derrière le titre barbare du post se cache un sujet assez peu complexe mais qui peut être relativement difficile à comprendre sans une explication.

L'IPv6, vous en avez sûrement entendu parler, c'est la nouvelle (depuis 20 ans) norme qui devrait permettre le routage des paquets sur le réseau à la place d'IPv4 (au cas où vous ne sauriez pas encore au courant, on risque de manquer d'IPv4 en 2005 :D ).

 

Le premier intérêt d'IPv6 par rapport à la version 4 est de coder les IPs en hexa sur 128 bits (au lieu de 32 bits en décimal) ce qui permet d'envisager 3,4×1038. Notez qu'actuellement, on tourne sur 4 milliards d'ip.

On peut citer d'autres intérêts comme notamment le multicast qui permet d'envoyer un même paquet à plusieurs clients (pour le moment, quand deux personnes sur le réseau regarde une même émission au même moment, on doit envoyer deux fois les mêmes paquets, avec IPv6 ça sera le même paquet adressé à deux IP) ou encore la mise en place d'attribution d'IPs simplifiées, etc.

Au passage, on notera que le nombre d'IP nous parrait tellement invraisemblable que les distributeurs de bloc d'IP les distribuent très facilement et que cela est l'objet de critique de la part de certains.

 

Ce post n'a pas pour but de vous faire l'étalage des fonctions d'IPv6, ni même de vraiment vous l'expliquer (j'en serai de toute façon bien incapable) mais plutôt de vous expliquer comment une IP nouvelle version est écrite/codée.

 

La forme d'une IPv6

Sans plus attendre, voici notre futur :

2001:bc8:3264:101:f053:2abf:ef7d:6c89

 

Quoique un peu indigeste, ces adresses ont le mérite d'être organisé d'une manière beaucoup plus "compréhensible".

La première chose à faire pour comprendre ces IPs est de les couper en deux (c'est à dire 2* 64bits)

2001:bc8:3264:101:f053:2abf:ef7d:6c89

La partie bleu correspond à l'adresse réseau, assez comparable à l'IPv4 publique que vous utilisez actuellement : elle est généralement attribuée à un routeur.

La partie rouge correspond au sous-réseau. En IPv4, sur 32 bits, on ne disposait pas de place pour l'intégrer directement à l'IP, la solution qui a été trouvé, c'est de créer en plus de l'IP "normale" (appelée IP publique) des IP locales (souvent commençant par 192.160.xxx.xxx ou 10.0.xxx.xxx), le NAT devait alors router les paquets adressés à l'IP du NAT vers l'IP local (précisé dans le paquet comme étant le sous-réseau). Mais ça... c'était avant.

 

Aujourd'hui en IPv6, on a tellement d'IP qu'on a décidé d'attribuer une super IP publique à tous les appareils, fini les réseaux locaux (sauf si vous le parametrez vous même d'une façon relativement hardcore), chaque machine se connecte directement à internet et les paquets lui sont directement envoyés (en passant par le routeur certe, mais celui-ci ne fait plus la redirection du paquet en lisant le sous-réseau).

 

Pour attribuer le sous-réseau/la partie rouge, divers moyens sont possibles :

  • une configuration manuelle définissant l'IP de chaque ordinateur (pas très intéressant dans la majorité des cas au vu des innovations de cette version 6)
  • une attribution via un DHCPv6 : votre ordinateur se connecte à un serveur DHCP qui lui attribue le sous-réseau en fonction de ce qui n'est pas encore attribué
  • de manière automatique via l'adresse MAC de votre ordinateur :blink: .

Et oui, c'est bien ce dernier point qui est un des éléments majeurs de l'IPv6 : l'attribution des IPs peut se faire de manière automatique sans jamais aucun conflit !

 

Information : Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, chaque carte réseau dispose d'une adresse unique qui lui est attribué dès sa sortie d'usine : l'adresse MAC (sans aucun rapport avec les pommes)

 

L'IPv6 propose de généré automatiquement votre sous réseau (la partie rouge) grâce à l'adresse MAC, par exemple, si votre MAC est 00-50-56-C0-00-08, la carte réseau pourra "naturellement" mettre en sous-réseau quelque chose qui finirait par 0050:56C0:0008.

 

Concernant la première partie

Détaillons un peu la partie bleu, qui est pour rappel :

2001:bc8:3264:101::

Le premier octet (2001) est le préfixe de l'IP, il indique le type de paquet à rooté sur le réseau, 2000 et 2001 correspondent aux IPv6 dirigées vers une seule IP (unicast) sur le réseau public (non local) et fe80 est le préfixe du réseau local en unicast (comme 192.168 en IPv4).

Ensuite, les autres octets indiquent le routage que suivra le paquet : pour que le paquet arrive à bon port, il doit emprunter une route particulière, sous IPv4, on utilisait de très grosses tables de routage expliquant où chaque IP allait. Maintenant, ces tables sont réduites au minimum puisqu'une grosse partie est contenue dans l'IP :

  1. Premier octet : bc8, c'est le réseau attribué à un LIR (une entreprise qui distribue des blocs IPs comme un FAI ou un hébergeur de serveur, en l'occurence Online) par le RIPE (le centre européen qui gère la distribution des IPs) qui l'a lui même reçu de l'IANA (l'organisme qui gère les IPs à l'échelle mondiale).
  2. 3264, ce second octet correspond au bloc /48. A ce niveau là, il n'y a pas de règles clairement prédéfini.

Chaque LIR y va à sa sauce :

  • certains attribuent un /48 au client, c'est ensuite le client qui doit découper le reste du réseau en /56 puis en /64 pour son usage personnel (ce qui donne un total de 65000*18 milliards d'IP)
  • d'autres gardent le /48 pour eux et attribuent un /56 au client qui doit alors le découper /64 (ça laisse encore 256*18 milliards d'ip pour le client :P )
  • enfin les LIR très grand public distribuent directement les /64 aux utilisateurs lambda, c'est généralement le cas des FAI qui proposent l'IPv6

En l'occurence,

2001:bc8:3264:101::

ceci est un /64 (qui avec le sous-réseau sera découpé en 18 milliards d'IPs), le /56 correspondant est 2001:bc8:3264:100:: et le /48 parent est 2001:0bc8:3264::.

 

Le mot de la fin

Vous avez pu voir de quoi sont composés les adresses IPv6, j'espère vous avoir permis d'entrevoir un peu mieux l'étendu des capacités de ce futur réseau et je vous souhaite de bien vous amuser avec :) .

 

Freegos.

Modifié par Freegos
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Merci pour ces remarques :) .

 

@Soulalex : pour le remplacement de l'IPv6 par l'IPv5, à ma connaisance il n'existe pas de date limite fixé, actuellement, l'IENA&co ont déjà attribué l'ensemble des blocs IPv4 disponibles aux LIRs (depuis un an si ma mémoire est bonne).

 

Donc sachant que les deux systèmes sont incompatibles (un ordinateur communiquant via IPv4 ne peut pas avoir un interlocuteur en IPv6, en attendant le passage complet à l'IPv6, les ordinateurs compatibles IPv6 sont obligés de proposer une deuxième interface en IPv4 ou un système IP4to6), j'imagine qu'il faudra attendre que la très grande majorité soit passé à l'IPv6.

De là à donner une estimation, c'est très difficile (et tous les pronostiqueurs se sont trompés) puisqu'une vague de passage à l'IPv6 peut très bien arrivé d'un jour à l'autre si une grosse boite se met à faire de la comm sur ça : si apple décide de faire que de l'IPv6 (parce qu'il faut racheter tous les accessoires :troll avec la voie de Steve Jobs dans les guignols:), ça peut se faire en un an mais c'est très peu probable.

 

Voilà une réponse très très pas clair te permettant -après sa lecture- de ne pas être avancé d'un iota :) .

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A mon avis, ça n'arrivera pas de sitôt, voire jamais ^^

 

Tout simplement dans un souci de compatibilité et de simplicité. Je pense qu'on va trouver un juste milieu, c'est à dire garder une utilisation précise pour IPv4 et IPv6 fera le reste.

 

Après la notation 6to4 permet comme l'a dit Freegos d'enlever une partie des soucis de compatibilité..

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A quoi bon garder l'IPv4 ? 6to4 c'est pratique mais c'est quand même relativement de la bidouille du dimanche (un site peut difficilement l'envisager en prod, c'est plus pour les clients en IPv4 qui voudrait faire de l'IPv6).

Je suis d'accord avec toi que ça ne sera pas rapide, mais de là à dire jamais (c'est dans longtemps jamais quand même :P).

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