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la transidentité


Anaeria
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Aujourd’hui, je vous propose d’aborder un sujet particulier : la transidentité.
Pour pouvoir clairement définir et comprendre cette notion, il est important d’aborder la notion mère : le genre.
Dans un premier temps, nous allons essayer de comprendre ce qu’est le genre.
Ensuite, nous allons voir les principales confusions qui sont faîtes dès qu’on sort des sentiers battus. Puis, je vous propose un peu de vocabulaire, afin de l’employer correctement. Et enfin, nous aborderons quelques règles de comportement face aux personnes ne rentrant pas dans les standards académiques.
 
Le genre c’est quoi ?
Le genre est une notion bien étrange. Indispensable pour appréhender la transidentité, elle semble échapper à toutes les tentatives de définition, de telle sorte que chacun(e) s'en fait une idée différente.
Nous allons tenter d’y voir un peu plus clair en partant de principes simple et facile à appréhender.
 
A priori, le genre permet de distinguer les hommes et les femmes et ce dans une société donné. Il s’agit donc d’un ensemble de critères qui permettent de savoir à quel genre appartient une personne.
Ces critères sont relatifs à la culture. C’est-à-dire qu’ils dépendent du milieu culturel dans lequel on se trouve. Par exemple, dans la culture occidentale (comprendre la culture américaine et Europe de de l’ouest en général), un homme ne porte pas de jupe, contrairement à la culture Écossaise.
 
Le problème de ses critères ?
Ils sont très faciles à mettre en échec.
Quelques exemples biologique : un homme est musclé et grand, une femme à de la poitrine et peu de poils.
Au final, nous classons tous des traits physiques, des comportements et des aspects comme étant masculin ou féminin. Et cela selon notre propre perception.
 
Comment faire alors pour être sur du genre d’une personne ?
Pour être sûr à 100%, il n’y a qu’une seule solution : lui demander explicitement. Le genre ça ne se quantifie pas et ça s’évalue difficilement. Mais ce qui reste invariable c’est qu’une personne se sente appartenir à un genre ou non (ou à aucun, ce qui est aussi une appartenance !).
 
Oui, mais comment savoir si la personne dit « vrai Â» ?
Attention, terrain glissant ! Si une personne est saine d’esprit et stable psychologiquement (pas de trouble de la personnalité, ou de déséquilibre mental), il faut considérer que la personne à raison. De fait, qui mieux que nous même peut savoir qui nous sommes ?

 

 

Rassemblons tout ça !

Le genre au final, c’est une notion précise pour soi-même et un peu flou pour les autres du fait d’un très grand nombre de paramètres.

Le genre est l'identité sexuée psychique, celle que nous avons dans la tête, celle que nous nous sentons. Le sentiment intime d'être une femme, un homme, ou n'importe quel intermédiaire entre ses deux pôles.

 

Le genre n'est par ailleurs pas quelque chose de blanc ou noir. Les pôles 'homme' ou 'femme' ne sont que des simplifications utilisées socialement pour étiqueter un ensemble de traits de personnalité. Mâles comme femelles, nous avons tous et toutes certains traits de personnalité jugés 'typiquement féminins' et d'autres traits 'typiquement masculins'. Contrairement à ce qu'affirment les dogmes scientifiques 'traditionnels', il existe plus de deux genres dans l'humanité. À y regarder de près, il en existe même autant qu'il existe d'individus...

 

 

Un peu de vocabulaire

 

Après une bonne définition, le mieux de donner du vocabulaire et sa définition exacte pour éviter de mélanger les choses.

 

Bisexuel(le)

Personne dont l'orientation sexuelle est dirigée vers les personnes des deux sexes traditionnellement reconnus ('mâle' et 'femelle', mais il existe d'autres sexes), soit alternativement, soit simultanément.

Cette définition ne 'fonctionne' bien que lorsqu'on l'applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d'entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n'a aucun rapport obligatoire avec l'orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l'utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l'ériger en valeur absolue.

 

Cis-

Préfixe latin qui signifie 'de ce côté-ci' ou 'en-deçà de'.

 

Cisgenre

Personne dont le genre coïncide (grosso modo) avec son sexe. P.ex. une personne possédant un corps femelle et se sentant femme. Bref, les gens (soi-disant) 'normaux' que nous connaissons tous...

 

Coming-out

(Terme anglais pour lequel il n'existe pas d'équivalent français tout à fait exact ; le plus proche nous semble être 'révélation'). Le fait de révéler quelque chose d'intime et de gardé secret à une personne qui n'était pas informée (p.ex. vous révélez votre transidentité à votre partenaire ou à un ami).

Note : À ne pas confondre avec le 'outing', qui est la révélation de la même chose par de tierces personnes à d'autres, sans l'accord de la personne concernée (p.ex. un collègue, que vous avez mis dans la confidence, va révéler derrière votre dos votre transidentité à votre patron, qui n'était pas au courant ; ou pire, il vous révèle dans les media). Les conséquences d'un outing peuvent être graves et très difficiles (voire impossibles) à corriger. Nous considérons cette pratique comme inacceptable, car elle ne respecte pas la liberté de l'individu : bien que nous soyons d'avis que les personnes transgenre devraient le plus possible vivre en public, sans se cacher, nous considérons également que chaque personne a droit à son jardin secret personnel, sans qu'on ne la force à se révéler. C'est à vous de vous révéler, si vous le souhaitez, ce n'est pas aux autres de le faire à votre place.

 

Drag king

Terme anglais désignant une femme cisgenre homosexuelle qui se déguise de temps à autre en homme par jeu. À ne pas confondre avec une personne transgenre en général, et avec une travestie en particulier.

 

Drag queen

Terme anglais désignant un homme cisgenre homosexuel qui se déguise de temps à autre en femme par jeu. À ne pas confondre avec une personne transgenre en général, et avec un travesti en particulier.

 

Dysphorie du genre

Malaise profond induit par une incompatibilité entre le sexe et le genre d'une personne (p.ex. votre corps est mâle, mais vous vous sentez femme). Ce malaise produit en général le sentiment d'être emprisonné(e) dans un corps qui ne correspond pas à votre identité.

La dysphorie du genre n'est pas une maladie mentale, ni une maladie tout court : on ne choisit pas, on ne change pas et on ne soigne pas son genre, qui est ce qu'il est. Par contre, on peut réduire la dysphorie lorsqu'elle est insupportable (elle peut mener jusqu'au suicide), en réduisant l'écart entre le corps et l'esprit par l'habillement croisé (ou travestissement), les traitements hormonaux (TSH) ou la chirurgie (GRS), si nécessaire.

La dysphorie du genre possède en général aussi une composante sociale. Celle-ci apparaît lorsque les autres attendent de vous un rôle social 'sexué' qui n'est pas le vôtre et renvoient de vous une image qui est en désaccord avec votre véritable personnalité. P.ex. vous êtes obligée de 'jouer à l'homme' au travail, alors que vous vous sentez femme (ou le cas inverse). Cette dysphorie sociale mène souvent au coming-out et à la vie 'full time', afin de la réduire.

 

Femelle

Personne de sexe féminin (sans considération de son genre). Contrairement aux idées reçues, les critères qui définissent une femelle ne sont pas toujours clairement définis ni définissables, et sujets à interprétation culturelle et sociale.

 

Femme

Personne de genre féminin (sans considération de son sexe).

Il n'existe pas de 'vraies' femmes ni de 'fausses' femmes, car chaque personne a en elle une part plus ou moins grande et de féminité et de masculinité.

 

Femme bio(logique)

Synonyme de 'femme cisgenre'. Ce terme est courant, mais en fait erroné, car la biologie n'est pas seulement tout ce qui est corporel : le psychisme d'une personne transgenre est tout aussi biologique que son corps. Et nous sommes d'ailleurs tous et toutes des êtres biologiques après tout...

 

FtM (ou F2M)

Abréviation de l'anglais 'female-to-male', c'est-à-dire littéralement 'femelle-vers-mâle' (ce qui est exact), ou, en usage français courant 'femme-vers-homme' (ce qui est moins exact, mais se justifie généralement par le contexte plus large dans lequel on l'emploie). Personne transgenre de sexe femelle faisant des démarches pour acquérir des caractéristiques physiques mâles.

 

GRS (Genital Reassignment Surgery)

(Synonyme : SRS, Sexual Reassignment Surgery, terme moins précis et ambigu dans la mesure où il donne trop de poids au côté sexuel du génital ; la transcription 'Gender Reassignment Surgery', qu'on lit parfois pour 'GRS', est totalement fausse, car on ne peut pas redéfinir par la chirurgie le genre d'une personne !) Abréviation anglaise d'un terme pour lequel il n'existe pas de traduction française exacte. Le plus proche semble être 'chirurgie génitale', mais on y perd le mot 'reassignment ' ('redéfinition'), qui est essentiel dans ce contexte. (Nous pourrions parler de 'chirurgie génitale redéfinissante', abrégé en CGR, mais ce terme technique, que nous venons de forger, nous semble lourd à l'usage. Si quelqu'un a une meilleure idée, nous sommes preneuses...)

 

Opération chirurgicale lourde (d'une durée souvent supérieure à 8 heures, sous anesthésie générale), coûteuse et souvent risquée, visant à construire chez une personne des organes génitaux externes se rapprochant de ceux du sexe opposé. Les résultats (et les risques de l'opération) varient beaucoup selon les personnes, les chirurgiens, et les techniques opératoires. Dans les meilleurs cas, le nouvel organe génital peut être parfaitement fonctionnel (sauf bien entendu pour la procréation), source de plaisir sexuel, et la différence d'avec l'organe équivalent chez une personne née du sexe opposé (l''original', pour ainsi dire) peut être indétectable sans un examen approfondi fait par un professionnel. Dans les pires cas, l'opération peut rater entièrement, vous laissant sans organe génital fonctionnel du tout, ou entraînant de graves complications jusque dans votre appareil urinaire. Mais habituellement, si vous faites appel à un chirurgien expérimenté en la matière, tout se passe à peu près bien. La plupart des personnes opérées de nos jours semblent aussi retrouver le plaisir sexuel, contrairement à beaucoup de personnes opérées jusque dans les années 70, car les techniques opératoires ont considérablement évolué depuis.

 

La GRS ne résoud aucun problème social et ne change rien à votre psychisme dans la mesure où ce n'est pas la chirurgie qui fait l'homme ou la femme. On a même tout intérêt à être homme ou femme avant la chirurgie (donc, à être sûr(e) de son genre et de son futur rôle social), sous peine de se rendre malheureux/-se à vie.

 

'Habillement croisé'

'Crossdressing' en anglais (terme qui a plus ou moins remplacé 'transvestism', considéré comme trop lié à la sexualité par des milieux transgenre américains plutôt prudes et bigots ; il s'agit donc à l'origine d'un terme 'politiquement correct', d'un euphémisme, mais qui s'est généralisé depuis). En français, synonyme de 'travestissement' et de 'travestisme'.

 

Hétérosexuel(le)

Personne dont l'orientation sexuelle est dirigée vers les personnes du sexe 'opposé' traditionnellement reconnu ('mâle' ou 'femelle', mais il existe d'autres sexes ; cette 'opposition' peut donc être très relative).

Cette définition ne 'fonctionne' bien que lorsqu'on l'applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d'entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n'a aucun rapport obligatoire avec l'orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l'utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l'ériger en valeur absolue. Voir aussi notre essai 'Sexe, genre, orientation sexuelle'.

 

Homme

Personne de genre masculin (sans considération de son sexe).

Il n'existe pas de 'vrais' hommes ni de 'faux' hommes, car chaque personne a en elle une part plus ou moins grande et de masculinité et de féminité.

 

Homme bio(logique)

Synonyme de 'homme cisgenre'. Ce terme est courant, mais en fait erroné, car la biologie n'est pas seulement tout ce qui est corporel : le psychisme d'une personne transgenre est tout aussi biologique que son corps. Et nous sommes d'ailleurs tous et toutes des êtres biologiques après tout...

 

Homosexuel(le)

'Homosexual' ou 'gay' en anglais ('gay' est à l'origine un euphémisme 'politiquement correct' qui essaie d'éluder le côté sexuel de la question en désignant plutôt un 'way of life', un style de vie ; mais la communauté homosexuelle a commencé à revendiquer ce terme au fur et à mesure qu'elle se construisait, convertissant ainsi l'inconvénient initial de ce terme (sa pudibonderie) en un avantage (le fait de désigner un phénomène social et non pas purement privé)). Personne dont l'orientation sexuelle est dirigée vers les personnes du même sexe traditionnellement reconnu ('mâle' ou 'femelle', mais il existe d'autres sexes ; ce terme 'du même sexe' peut donc être très relatif).

 

Cette définition ne 'fonctionne' bien que lorsqu'on l'applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d'entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n'a aucun rapport obligatoire avec l'orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l'utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l'ériger en valeur absolue.

 

Identité de genre

Ensemble de traits de comportement, de sentiments intimes, d'affinités pour certaines choses qui caractérisent une personne et participent à ce qui fait dire que cette personne se sent plus ou moins homme ou femme. Cette identité est très largement conditionnée par l'environnement culturel et social dans lequel vit la personne.

Intergenre

'Intergendered' en anglais (terme forgé par Donna Lynn Matthews). Personne dont le genre n'est pas véritablement défini (ni homme ni femme), ou bien dont le genre varie. Tout le monde a le droit de se situer quelque part au beau milieu des genres, ou même totalement en dehors du spectre habituel des genres, loin des deux pôles homme ou femme. Ça existe (assez fréquemment même), ça ne fait de mal à personne, ce n'est pas une maladie, et ça apporte une perspective intéressante dans le débat sur le sexe social.

 

Intersexuation

Fait d'avoir un corps dont le sexe n'est pas clairement classifiable à l'aide des étiquettes 'mâle' ou 'femelle'. Le terme 'intersexualité' est erroné, car il ne s'agit en aucun cas de sexualité, mais bien de sexuation, c'est-à-dire d'identité, physique en l'occurrence.

 

Ce phénomène est nettement moins rare qu'on ne le croit, et il peut se présenter sous beaucoup de formes : les 'anomalies' génitales (organes génitaux à la fois mâles et femelles, ou pas clairement définissables) sont sa manifestation la plus visible mais dans les faits la plus rare, la plus fréquente étant les 'anomalies' génétiques, qui existent dans de très nombreuses variantes (plusieurs centaines recensées à ce jour), et qui ne sont souvent pas décelées (beaucoup de personnes ne savent pas qu'elles sont génétiquement intersexuées, dont certaines qui se considèrent 'intuitivement' comme transgenre sans savoir que cette intuition a dans leur cas une équivalence physique clairement identifiable).

 

L'intersexuation est une variation naturelle de l'apparence humaine, pas une maladie (bien que certaines intersexuations génétiques puissent entraîner de réelles maladies physiques). Malheureusement, la médecine et les parents ont de tout temps abusé de leur pouvoir en 'redéfinissant' à leur guise le sexe des nouveaux-nés visiblement intersexués. Nombreux sont les cas d'enfants qui ont ainsi été mutilés à vie et forcés à vivre dans un corps qui n'est pas entièrement le leur. Nous ne les comptons pas parmi les personnes transgenre, puisque leur identité 'croisée' a une cause physique clairement prouvée (alors que la transidentité est généralement considérée comme un phénomène purement psychique, non prouvable par des moyens scientifiques), mais certains combats sociaux des personnes intersexuées rejoignent ceux que mènent les personnes transgenre, notamment dans le domaine des discriminations subies. Les intersexué(e)s et les transgenre sont donc socialement voisin(e)s, et parfois co-militant(e)s et camarades de combat.

 

MtF (ou M2F)

Abréviation de l'anglais 'male-to-female', c'est-à-dire littéralement 'mâle-vers-femelle' (ce qui est exact), ou, en usage français courant 'homme-vers-femme' (ce qui est moins exact, mais se justifie généralement par le contexte plus large dans lequel on l'emploie). Personne transgenre de sexe mâle faisant des démarches pour acquérir des caractéristiques physiques femelles.

 

Mâle

Individu de sexe masculin (sans considération de son genre). Contrairement aux idées reçues, les critères qui définissent un mâle ne sont pas toujours clairement définis ni définissables, et sujets à interprétation culturelle et sociale.

 

Non-op

Abréviation d'origine anglaise signifiant 'non opéré(e)'. Personne transsexuée 'full time', mais qui n'envisage pas la chirurgie génitale.

Note : Certain(e)s en France appellent les non-op, et uniquement les non-op, 'transgenre' (d'après le terme anglais 'transgenderists', d'un usage tout aussi douteux), en les opposant aux soi-disant 'vraies' transsexué(e)s (qui sont supposé(e)s viser impérativement la chirurgie génitale), mais cet usage est inexact, discriminatoire, ségrégatif, et prête à confusion : 'transgenre' est bien, comme le veut l'usage habituel en anglais, une catégorie générale qui englobe toutes les sous-catégories définies avec plus de précision, comme p.ex. les travesti(e)s ou les transsexué(e)s. Une fois de plus : ce n'est pas la chirurgie qui fait l'homme ou la femme, mais le psychisme.

 

Omnisexuel(le)

Personne dont l'orientation sexuelle est dirigée vers les personnes de tous les sexes possibles, soit alternativement, soit simultanément. Ce terme a l'avantage de casser le carcan binaire traditionnel, selon lequel il n'existerait que deux sexes. Entre autres, les personnes intersexuées apprécieront, car ce terme permet de les inclure au lieu de les exclure, comme c'est malheureusement le cas général.

Cette définition ne 'fonctionne' bien que lorsqu'on l'applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d'entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n'a aucun rapport obligatoire avec l'orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l'utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l'ériger en valeur absolue.

 

Orientation sexuelle

Le fait d'être sexuellement attiré(e) par une catégorie (quelconque) de personnes, ou par plusieurs catégories à la fois. Vous pouvez être hétérosexuel(le) (attiré(e) par des personnes du sexe supposé opposé au vôtre), homosexuel(le) (attirée par des personnes supposées être du même sexe que le vôtre) ou bisexuel(le) (attiré(e) par les deux sexes 'traditionnels'), voire omnisexuel(le) (attiré(e) par tous les sexes possibles). Appliquées aux personnes transgenre, ces catégories sont à prendre avec beaucoup de précautions, car elles se relativisent alors très vite, vu que l'orientation sexuelle est indépendante du sexe et du genre : vous pouvez p.ex. être mâle et préférer les hommes, ou vous sentir femme dans votre tête et préférer les femmes (donc vous sentir femme homosexuelle) malgré votre corps mâle.

 

Pre-op

Abréviation d'origine anglaise désignant une personne transsexuée n'ayant pas encore subi de GRS, mais qui l'envisage et s'y prépare.

 

Post-op

Abréviation d'origine anglaise désignant une personne transsexuée ayant subi une GRS.

 

Sexe

Ensemble de caractéristiques physiologiques et génétiques qui font dire que telle personne est mâle ou femelle. Dans certains cas, ces caractéristiques sont ambiguës ou imprécises, on parle alors d'intersexuation. Contrairement à ce qu'affirment les dogmes scientifiques 'traditionnels', il existe plus de deux sexes dans l'Humanité.

 

Sexe social

Catégorie artificiellement construite par la société, d'habitude en se basant sur le sexe apparent, et visant à imposer aux individus une éducation, un rôle social, des codes vestimentaires et un état civil (M./Mme, prénom 'garçon' ou 'fille', numéro de Sécurité Sociale en 1 ou 2, mention du sexe sur la Carte Nationale d'Identité, etc.) différents selon que l'on soit né avec un pénis ou née avec un vagin. Les sociétés occidentales ne reconnaissent que deux sexes sociaux. Il 'faut' être soit Monsieur, soit Madame, que l'on soit intersexué(e), cisgenre, transgenre, intergenre ou quoi que ce soit d'autre. Ceci afin que l'État puisse se mêler de nos vies privées et les contrôler : Franchement, quelle est l'utilité exacte pour l'État de savoir si vous êtes 'homme' ou 'femme' et de faire figurer ces mentions dans vos papiers ? Justifier le budget de l'INSEE ou les prévisions des programmes électoraux ?... Ou contrôler votre vie en la rendant plus simple à gérer pour le Pouvoir, et en vous y soumettant donc plus facilement ?...

La rigidité du sexe social est la cause principale de la dysphorie sociale et une importante source des sentiments de honte et de culpabilité pour les personnes transgenre. C'est un outil du pouvoir phallocrate, justifiant un système hétéropatriarcal qui réserve le 'beau rôle' aux mâles.

 

Shemale

Terme anglais (de 'she' = 'elle' et 'male' = 'mâle') sans traduction équivalente en français. Personne transsexuée MtF, pre-op ou non-op, ayant à grand coups de TSH et/ou de chirurgie esthétique réussi à atteindre un corps d'apparence très féminine, mais ayant conservé ses organes génitaux mâles. Objet de fantasmes sexuels pour beaucoup d'hommes, qui y voient un moyen d'exprimer leur homosexualité refoulée sans s'avouer celle-ci. Source d'audience (à coup d'annonces racoleuses) pour la télévision à sensation, d'un important gaspillage de bande passante sur Internet, et d'utopies dangereuses pour trop de personnes transgenre.

 

Syndrome de Benjamin

'Benjamin syndrome' en anglais, d'après le Dr. Harry Benjamin (qui n'en souffrait pas, mais croyait y avoir tout compris...). Synonyme de 'transsexualité' ou de 'transsexualisme' (nous refusons ce dernier terme, car il flaire trop la 'maladie mentale' et fait partie du vocabulaire utilisé délibérément à des fins discriminatoires). Terme intentionnellement trompeur et fourre-tout (on appelle souvent 'syndrome' tout ce qu'on n'arrive pas à classer dans les catégories de maladie connues, mais on parle bien toujours de maladie) qui amène à classer la transidentité parmi les maladies mentales. Malheureusement, le Dr. Harry Benjamin (un des premiers à s'être intéressés aux personnes transgenre, dans les années 50, et qui est toujours considéré comme un des 'papes' en la matière, alors qu'il n'a manifestement pas compris grand-chose aux faits ; voir HBIGDA) a toujours son fan club parmi les médecins, les juristes et les politiques, c'est-à-dire les personnes dont dépend malheureusement à ce jour une grande partie de la vie publique et privée des personnes transgenre.

 

Trans-

Préfixe latin qui signifie 'de l'autre côté' ou 'au-delà de'.

 

Transidentité

Le fait, pour une personne, de posséder une identité de genre (identité sexuée psychique) qui ne coïncide pas avec son sexe (identité sexuée physique).

 

Transsexué(e)

Personne transgenre qui souffre d'une dysphorie du genre au point de ressentir le besoin de modifier, d'une façon ou d'une autre, son corps (son identité sexuée physique), afin de le rapprocher de son ressenti (de son identité sexuée psychique). Terme à utiliser à la place de 'transsexuel(le)' (voir aussi ce terme) parce qu'il est beaucoup plus adapté à la réalité des choses. Une personne transgenre est avant tout une personne dont le genre ne coïncide pas avec son sexe, et son orientation sexuelle n'intervient en rien dans cette question d'identité personnelle. Elle cherche avant tout à vivre en harmonie avec son genre, qu'elle ne choisit pas et ne peut pas changer, et si cette personne fait des démarches afin de modifier son corps pour le mettre en accord avec son genre, nous parlons d'une personne transsexuée.

 

En parlant de 'transsexuel(le)', on comprend la question à l'envers et on fait passer les personnes transgenre pour des dingues qui veulent 'changer de sexe' (entendez par là : 'changer d'organe de plaisir', ce qui est non seulement faux, mais en plus une vue pour le moins réductrice de la sexualité et du plaisir) pour se faire plaisir. Or, 'changer de sexe' est non seulement impossible (on ne change pas nos gènes, notre squelette etc.), mais en plus, les personnes transsexuées ne voient là-dedans aucun 'changement' vers 'autre chose', mais plutôt une évolution vers la révélation de leur vraie nature, la réalisation d'elles-mêmes. D'ailleurs, on peut parfaitement être transsexué(e) sans rechercher la modification de ses organes génitaux.

C'est cela que certaines personnes transsexuées désirent faire, afin de réduire leur dysphorie du genre : elles voudraient faire modifier leurs organes génitaux, afin d'en adapter l'apparence et la fonctionnalité, autant que possible, à celle des organes génitaux du sexe qui coïncide avec leur genre. Il est important de souligner que très peu de personnes transsexuées subissent ce genre d'intervention pour des raisons de pur fantasme, même si la plupart apprécient le plaisir sexuel que peuvent éventuellement leur procurer leurs 'nouveaux' organes génitaux. Aimer jouir de son corps n'est que trop humain, et nous y avons tous/-tes droit, les transsexué(e)s aussi. Mais c'est très rarement cela qui motive les transgenre à franchir ce pas : la paix intérieure retrouvée par la réduction ou l'élimination de leur dysphorie du genre pèse bien plus lourd dans la balance et constitue leur mobile principal.

 

Le terme 'transsexuel(le)' et l'idée qu'il véhicule, raccourcissent donc cette question génitale, qui n'est déjà qu'une petite partie de l'(in)équation transgenre, à une question encore plus réduite, sexuelle : Apparemment il n'est pas imaginable pour le 'grand public', et malheureusement pour beaucoup de scientifiques, médecins, juristes et politiques non plus, que vouloir changer ses organes génitaux puisse être lié à autre chose que des fantasmes sexuels. Cette incompréhension manifeste provient certes partiellement du fait que ces gens-là ont sûrement du mal à imaginer ce qu'est une dysphorie du genre, sans doute.

 

En résumé, on peut donc dire que par le terme 'transsexuel(le)', la société tente de marginaliser et d'exclure les personnes transgenre et transsexué(e)s, en leur collant une étiquette 'honteuse' qui ne fait que prouver sa propre incapacité de comprendre et d'accepter des gens qui divergent de la 'norme', voire sa volonté délibérée d'éliminer ces personnes du circuit social, au mieux en les rendant invisibles, au pire en les enfermant ou en les poussant au suicide. Bref, ce terme résume bien à lui tout seul toute l'intolérance et les abus que les personnes transgenre subissent quotidiennement de la part de la société dans laquelle nous vivons.

 

Transsexuel(le)

Terme employé à tort par les media (et, par conséquent, par le 'grand public') et le milieu scientifique, médical et juridique en lieu et place de 'transgenre' en général et de 'transsexué(e)' en particulier. Nous considérons ce terme comme totalement inadapté, car il suggère, par analogie avec p.ex. 'homosexuel(le)', que la transidentité est une question d'orientation sexuelle, ce qui est parfaitement faux.

 

Travestissement

Le fait d'utiliser des tenues ou des accessoires vestimentaires réservés en principe, par convention sociale, aux personnes du sexe opposé.

Ce terme a 3 défauts majeurs :

  • Il est souvent utilisé de façon péjorative comme malheureusement tout ce qui est considéré toucher de près ou de loin à la sexualité (bien que se travestir ne soit pas forcément une question de sexualité, même quand c'est fait par jeu).
  • Il induit en erreur en créant un amalgame entre les 'fétichistes' ou les drag queens, qui s'habillent par jeu, d'un côté, et les personnes comme par exemple les transsexué(e)s 'full time', de l'autre côté, qui s'habillent pour des raisons tout à fait différentes.
  • Enfin, s'habiller 'comme le sexe opposé' cache toujours, même lorsqu'il s'agit d'un jeu, une motivation plus sérieuse et/ou une certaine affinité pour 'l'autre camp' : se travestir est bien plus que se déguiser. La vérité n'est donc pas si cachée que cela (souvent bien au contraire : beaucoup de personnes transgenre se sentent affreusement 'déguisées' lorsqu'elles doivent s'habiller en correspondance avec leur sexe et non pas en correspondance avec leur genre), et dans le travestissement, c'est sans aucun doute une part cachée mais bien réelle des personnes qui fait surface.

 

Euh, salut ! T’es… qui ?
 

Pour terminer cet article assez long, un dernier point.

Le mieux pour savoir qui est une personne c’est encore simplement d’apprendre à la connaître et de le découvrir pas soi-même.

Et pour finir un beau schéma qui résume tout ca :

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  • 4 months later...

Clair, complet et bien expliqué...Made by Anaeria quoi ! :D

 

C'est intéressant...très intéressant, tout ce que je peux dire c'est que je voyais pas tout ce vocabulaire dans les genres moi. ^^

Félicitation en tout cas ! :)

Modifié par Eloha
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J'avoue être quelque peu surpris.
J'ai lu le sujet, et la variété des différents genres et la richesse des informations reste impressionnant.
Pourquoi donc il n'y a t-il aucune réponse ? Le sujet a t-il été édité ou quelque chose comme ça ?

Sinon, comment as-tu eu vent de ce courant ?
Je veux dire, pour connaître ça, il faut y être confronté personnellement à un moment où un autre, avec un ami ou autre.

En tout cas, aussi vaste qu'intéressant ! :)

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J'avoue être quelque peu surpris.

J'ai lu le sujet, et la variété des différents genres et la richesse des informations reste impressionnant.

Pourquoi donc il n'y a t-il aucune réponse ? Le sujet a t-il été édité ou quelque chose comme ça ?

Sinon, comment as-tu eu vent de ce courant ?

Je veux dire, pour connaître ça, il faut y être confronté personnellement à un moment où un autre, avec un ami ou autre.

En tout cas, aussi vaste qu'intéressant ! :)

 

Je ne crois pas que le sujet est été édité. Peut-être que personne n'a quelque chose à dire la-dessus...

 

Effectivement, je meilleur moyen de connaître un sujet c'est de se renseigner à la source !

 

Sinon, qu'est-ce qui t'as particulièrement surpris ? La relativité générale appliquée au genre ou la profusion de subtilités et de diversité dans un domaine apparemment simple ?

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